JM Picollet : « On préfère regarder en haut... »

Jean-Michel, quel bilan tires-tu de la première partie de saison du FC Limonest en CFA2 ?
Il est très positif. Pour toute équipe promue, le premier objectif est bien évidemment d'assurer le maintien. De ce point de vue, nous sommes dans les clous. On est à notre place au classement. Sortant d'un championnat honneur Rhône-Alpes très relevé, on savait que nous ne serions pas largués en CFA2. Il fallait faire prendre conscience aux joueurs et à tout le club que cette accession n'était pas une finalité et que nous avions un rôle à jouer dans ce championnat si on s'en donnait les moyens.

Quel est le principal point de satisfaction ?
Ma principale satisfaction est d'avoir à ma disposition un groupe réceptif, sain et travailleur. Sa progression est constante. Nous ne sommes pas professionnels. L'objectif est de travailler chaque semaine dans la bonne humeur avec de l'implication et de la rigueur. La notion de plaisir restera toujours mon principal leitmotiv. Le groupe m'a également montré son intelligence et sa faculté d'adaptation quand nous avons changé notre système de jeu. Je veux que cette équipe soit à mon image, qu'elle haïsse la défaite, que chacun soit exigeant envers lui-même. J'ai la chance aussi d'avoir dans ce groupe des véritables leaders, des grands frères, sur lesquels je peux m'appuyer. Ils sont impliqués et capables de véhiculer mon message sur et en-dehors du terrain.

A contrario, qu'est-ce qui doit être amélioré et comment ?
Le manque de constance et de régularité à certains moments qui nous empêche aujourd'hui d'avoir quelques points de plus. Aussi le nombre trop élevé de buts encaissés. C'est un problème d'équilibre collectif et pas simplement défensif. Nous avons la réputation d'être une équipe joueuse, qui produit du jeu. Mais on doit faire preuve de davantage de rigueur, d'implication et de détermination quand on n’a pas le ballon. Le premier attaquant est le gardien de but et les premiers défenseurs les attaquants.

Tu perds ton meilleur buteur avec Merdji qui est parti à Bourg. Tu t'attendais à ce que ce garçon perce aussi vite ?
Tout d'abord, coup de chapeau à notre directeur sportif, Fabrice Somma, qui a découvert Yanis à DOMTAC et qui avait décelé chez lui d'indéniables qualités. Son adaptation a été très rapide et il a rapidement pris conscience qu'il pouvait réussir dans le foot. Il s'en est donné les moyens, c'est quelqu'un de travailleur avec une bonne éducation. On est tous content pour lui, il le mérite. Mais si aujourd'hui il a pu rejoindre un club pro, il peut largement remercier ses désormais ex-partenaires qui ont tout fait pour le mettre dans les meilleures dispositions et lui permettre de briller.

Son départ est-il un frein à vos ambitions ?
Ça ne fait jamais plaisir à un coach de perdre un élément en cours de saison. Mais comme je le dis souvent, tout le monde est important mais personne n'est indispensable. L'éclosion de Yanis a peut-être desservi certains autres attaquants. A eux maintenant de prendre le relais et de démontrer toutes leurs qualités. J'ai la chance d'avoir un groupe élargi et de multiples solutions. Donc, non, le départ de Yanis ne doit pas être un frein.

Votre mercato hivernal a été plutôt calme avec la seule arrivée de Prebin pour remplacer Merdji. Ça signifie que ton groupe te donne entière satisfaction ?
Oui, j'ai un groupe important capable de palier à la fois aux aléas d'une saison (blessure, suspension), mais qui me permet également plusieurs solutions tactiques. Et c'est vrai, ce groupe me donne entière satisfaction.

Vous êtes actuellement en quatrième position au classement. N'y a-t-il pas mieux que le maintien à viser cette saison ?
Nous sommes ambitieux et préférons regarder en haut plutôt qu'en bas. Mais nous avons également les pieds sur terre. Nous ne voulons pas nous fixer de limites. L'objectif est de terminer le plus haut possible... et plus si affinité ! L'objectif du club est également de profiter de cette première saison en CFA2 pour continuer à se structurer.

On dit souvent que les entraîneurs fonctionnent par cycle de trois saisons et tu en es justement à ta troisième sur le banc du FC Limonest. Comment vois-tu la suite même s’il est un peu tôt pour en parler ?
Je ne savais pas que les entraineurs fonctionnaient par cycle de trois ans (rires). En ce qui me concerne, je prends énormément de plaisir dans ce club et tant qu'il y a du plaisir... L'objectif qui m'avait été confié lors de ma venue, à savoir la montée en CFA2, a été atteint. Mais je ne suis pas rassasié. J'ai envie de continuer de participer à la progression du FC Limonest-Saint-Didier et de m'inscrire dans la durée.

Le mot de la fin pour toi...
Nous pratiquons un sport collectif où un joueur seul n'ai rien sans ses partenaires. C’est la même chose pour les entraineurs. Je profite donc de cette interview pour faire un clin d'œil et dire un grand merci à tout le staff : Fabrice, Ludo, Dédé, Eric, Juju, Rémy, sans oublier Shingo et nos fidèles et indispensables dirigeants.

Recueillis par Bebeto RODRIGUEZ

Jean-Michel PICOLLET
Né le 17 août 1972 à Albertville
Profession : commercial
Parcours joueur : UO Albertville, AS Saint-Etienne et Grenoble Foot 38 en juniors. Grenoble Foot 38, Bourges Football, Amicale Lucé Football, Quimper CFC et FC Villefranche en séniors.
Parcours entraîneur : FC Villefranche B, FC Villefranche, MDA Chasselay, FC Limonest